Archives de catégorie : Litterature

Hey, vous connaissez In Libro Veritas ?

J’ai déjà évoqué In Libro Veritas au détour de mes articles présentant mes divers projets de livre (un roman, un essai et un certain nombre de livres d’apprentissage)… Mais je ne vous ai jamais présenté le concept, le travail ahurissant abattu depuis 5 ans ou la philosophie qui se cache derrière ce site et surtout cette entreprise !

J’ai eu hier la chance de discuter assez longuement avec Mathieu Pasquini, le créateur et actuel gérant de la boutique comme il n’en existe pas d’équivalent actuellement. J’ai aussi eu l’occasion de l’écouter par le passé comparer la LOPPSI à l’autodafé moyen-âgeuse dans une métaphore filée des plus inquiétante car des plus pertinentes.


Mathieu Pasquini, In Libro Veritas au 5 ans de… par Flo2s_TV

La philosophie d’ILV dirigée par Mathieu est assez simple et pourtant très efficace : un catalogue (15.500 livres et 3500 œuvres du domaine public) 100% sous licence libre à la convenance des auteurs (qui sont aussi des internautes, connus ou inconnus), pour l’intérêt du public… Ouais c’est tout con, fallait juste y penser, se sortir les doigts [du cul] et lancer le machin il y a 6 ans, en 2005…

ILV c’est la matérialisation de l’immatériel, la liberté de choisir les conditions de sa publication, des ouvrages de qualité (faut que je refasse une commande moi), la certitude que derrière cette entreprise se cache une équipe qui n’oublie pas le public dans son fonctionnement… Bref un David idéaliste face à un Goliath présent physiquement dans un réseau de distribution historique.

Internet est le plus beau et le plus grand réseau qu’il soit, il connecte une part grandissante de la population mondiale et nous permet à tous de partager du savoir, des expériences, … Et, grâce à ILV, de re-matérialiser ces partages en un objet historique, qui n’a pas changé de support comme de chemise : le livre.

En attendant mes bouquins (qui seront définitivement chez ILV) une petite liste non-exhaustive (bah oui 19.000 titres on t’a dit) de ce que l’on peut trouver chez ILV :

Internet et Création par Philippe Aigrain
La bataille Hadopi par un collectif d’auteurs
Zadig, ou la destinée par Voltaire (et pour F. Lefebvre)
T’es qui toi de Valère la galère (découvert et adopté hier)

Et puis si vous n’arrivez pas à trouver votre bonheur sur ILV (franchement je sais pas ce qu’il vous faut !) vous pouvez toujours les soutenir grâce au mur prévu à cet effet.

Le CD va mourir (et c’est tant mieux)

Vous le savez si vous me lisez régulièrement : j’aime la musique, je suis capable d’écouter de la classique au matin, du jazz à midi et du cyberpunk pour m’endormir. Je m’ouvre chaque jour un peu plus à de nouveaux styles, mon frère me fait découvrir le rap, j’ai une passion jamais satisfaite pour le métal, … Et je n’aime pas les CD !

Le CD est un objet de plastique, sans aucune charge affective. Ces dernières décennies ont été le théâtre de changements de supports perpétuels : du vinyle à la cassette en passant par les mini-disc pour arriver finalement au CD… J’ai connu, malgré mon âge, tous ces supports, aussi éphémères que chers (exception faite du vinyle qui porte une certaine charge affective intemporelle chez certains, dont moi).

Je suis aussi passionné de lecture (je dirai bien littérature mais certains ouvrages que je lis en sont loin) et pourtant je n’envisage pas une seconde d’abandonner le livre physique, le papier… Alors qu’en bon geek tout ce que j’écris, même mes prises de notes, est sur informatique…

Pourquoi ?

Parce que le livre a une histoire, des moines copistes à l’imprimerie, qui ne prend pas ses racines il y a à peine 100 ans. Parce que le livre a toujours été sur le même support depuis tout ce temps et que tenir dans ses mains un livre veut dire beaucoup plus que de tenir une galette de plastique dont on doit en plus se séparer pour l’apprécier.

Parce que le livre est cher, mais il coûte aussi relativement cher à produire là où le CD est aux mêmes prix pour un coût de fabrication bien nettement inférieur… Parce qu’avec un livre les éditeurs nous prennent pour des cons… mais pas trop…

Alors oui c’est triste, si l’industrie musicale (quel terme abject pour quelque chose initialement artistique) ne se renouvèle pas, ne pourra plus vendre de musique enregistrée dans quelques années. Pas parce que les gens préfèreront le gratuit, mais parce que les gens ont tendance à se rendre compte, au bout d’un moment, quand ils se font enculer…

Mais si la musique enregistrée [payante] n’était qu’une phase, si les soit-disant artistes (quand on pinaille sur les mauvaise ventes de son œuvre alors qu’elle trouve un public autrement on n’est plus un artiste mais une machine à produire du copyright) avaient eu la chance que n’auront pas leur successeurs et que n’avaient pas leur prédécesseurs de vendre plusieurs dizaines (centaines) de milliers de fois la même œuvre et d’en tirer du bénéfice ? Serait-ce grave pour autant ?

La musique aura toujours de la valeur, qu’elle se transcrive en monétaire ou pas dépendra de la stratégie en ce sens des groupes, l’enregistrement quand à lui n’en a jamais eu. Il a eu un coût, et l’on voit où cela nous mène…

Le CD est un format obsolète par sa mise en place, obsolescence due aux stratégies commerciales des maisons de disques, qui n’a pas encore trouvé de successeur (vendre du MP3 est juste une aberration) et qui n’en trouvera probablement pas.

Pourquoi continuer à faire peser les libertés individuelles des citoyens (Hadopi si tu me lis) pour protéger ceux qui se définissent eux-même comme une « industrie », qui n’ont pas su s’adapter à leur marché et qui finalement ne représentent qu’une toute petite partie de la culture, la vraie !

Pourquoi pleurer sur le sort de personnes qui sont responsables de leurs propres échecs et qui ne sont pas le moins du monde nécessaires à la création en elle-même ? Quel est le risque de voir des « industries » disparaitre à part de les voir remplacées par quelque chose qui sera plus au goût du jour ?

PS : Dans 2 jours je suis invité par Universal à l’avant première d’un reportage sur le piratage… Je me suis dit que ça valait bien un billet d’humeur 🙂

La suite de mon livre

Petit article rapide ici pour vous annoncer ce qui se passe ailleurs. Depuis quelques temps j’ai envie d’écrire un livre déjà et je me suis lancé il y a peu, et l’ai annoncé ici.

Aujourd’hui j’ai publié 14 nouvelles pages de ce livre, toujours sous licence Creative Commons et je vous invite à me faire tous les retours possibles et imaginables.

Le reste se passe ici : http://livre.paulds.fr

Un bouquin crowdfundé sous licence libre ?

Ceux qui me connaissent le savent, pour les autres il va falloir que je me révèle un peu plus : vous ne me verrez que très rarement sans un bouquin sous le bras ou mon casque audio sur les oreilles. Je suis un mordu de culture et je dévore les livres comme la musique : à un rythme qui en surprend plus d’un.

Je suis aussi passionné d’écriture et j’ai ouvert ce blog pour pouvoir continuer à écrire après que j’ai décidé d’arrêter de travailler dans la presse. Le fait d’ouvrir ce blog n’était pas un choix, c’était une nécessité pour moi : j’ai besoin d’écrire !

Depuis tout jeune j’écris d’ailleurs, dans des carnets, des fichiers word (puis openoffice quand je suis devenu fréquentable). J’écris à propos de ma vie (mais ça vous ne le lirez jamais) et surtout j’écris de la fiction… Et cela j’ai envie de le partager.

J’ai donc pris la décision de m’atteler à un premier roman et commencé à faire les démarches dans ce sens. J’ai trouvé un éditeur (In Libro Veritas), j’ai discuté avec un graphiste (Geoffrey Dorne) pour la couverture, et surtout j’ai commencé à écrire.

J’espère avancer de façon régulière pour boucler le machin aux alentours de juin prochain, ce qui m’amènerait à une sortie en septembre prochain, pourquoi pas pour mon anniversaire…

L’idée est bien sûr de proposer un bouquin qui rendre dans les valeurs que je défends depuis un certain temps pour la culture, et cela ILV le propose justement.

Le livre sera disponible au format numérique, gratuitement sous une licence de mon choix (CC-BY-SA je pense) et en version papier pour le prix de mon choix (prix fixe + royalties à ma convenance). J’ai cru comprendre que les royalties habituels dans le milieu du livre étaient de 12/13% – ce sera donc 6% pour mon livre… Après réflexion0% me plaisent plus… On va voir à foutre un système de don / Flattr pour récompenser l’auteur et non pas le dédommager !

Je n’ai aucune idée du format final du livre, mais s’il devait faire 200 pages par exemple cela voudrait dire que je gagnerai 52 centimes par vente, pour un prix final de 9.17€ (calculette ici). Le prix sera donc celui de ILV pour le format final du bouquin…

Et comme je n’ai pas envie d’assumer seul la charge de la publication (150€ pour ILV, un prix à définir pour le graphiste, la correction orthographique, …) j’ai pensé crowdfunder le projet à l’aide de la plateforme Ulule que je vous ai présenté il y a un certain temps déjà à hauteur de 500€, le reste du coût sera à ma charge.

Les plus gros contributeurs obtiendront bien sûr des avantages : bouquin dédicacé, pourquoi pas aller bouffer ensemble (en même temps ça il suffit de demander ^^), l’âme de mon premier né, …

J’ouvrirai cela dans quelques semaines, quand j’aurai un meilleur visu sur le projet.

En attendant je vous propose de télécharger (CC BY SA pour le moment) les vingt premières pages de ce bouquin en cours d’écriture (aka il y a des fautes encore et il va évoluer) :

Et je tiens à vous présenter mes excuses pour ce billet décousu mais on est dimanche matin, il est tôt, je suis KO 🙂

J’attends avec impatience votre feedback, tant sur le projet que sur les premières pages que je vous livre ici…

Edit de 15h30 : pas de royalties en fait, le droit d’auteur c’est hasbeen 😀

Tout travail mérite salaire

Ce n’est un secret pour personne : je suis un vilain pirate ! Du coup quand j’ai envie d’écrire sur quelque chose et pas d’idée de titre… Bah j’en pirate un ! En l’occurrence aujourd’hui je vais vous parler de @VieuxFelin et de son billet « Tout travail mérite salaire » que j’ai envie de relayer.

Une petite récap ?

Il y a un mois de cela une affaire secouait un peu les médias et beaucoup une bloggueuse : celle d’un renvoi abusif mais pendant une période d’essai (donc sans recours possible). Son motif, avoir tenu un blog sur lequel elle contait ses aventures quotidiennes dans le cadre de son nouvel emploi, conseillère d’éducation en milieu difficile, en utilisant le ton décalé qui la caractérise.

Bien entendu l’anonymat de tous les protagonistes était garanti par l’utilisation systématique de pseudonymes ainsi que par un joli flou artistique sur le cadre de son travail. En un mot, il n’y avait aucun nom ni aucune information permettant depuis les textes de remonter à l’auteur ou aux élèves et personnel.

Là où cela se gâte c’est que par la magie des whois, de l’internet et de deux trois petites choses qui se trouvent sur Google le schéma inverse était possible et la responsable de l’établissement, surnommée Mme Mengecue par VieuxFelin, a pu retrouver les blogs de celle-ci à partir de son identité civile.

C’est donc dans un déni total de sa liberté d’expression que la sanction est tombée, la privant au passage d’une source d’inspiration et surtout de revenus. Une fois la tempête des médias retombée et quelques visiteurs gagnés (dont votre serviteur qui s’est empressé de rajouter ce blog au vitriol dans un lecteur RSS déjà bien garni), retour au point de départ, sans emploi.

Hier VieuxFelin s’est donc fendue d’un billet expliquant que non contente de l’avoir virée sans autre forme de procès qu’une décision arbitraire orientée vers la (sur)protection de ceux dont elle est responsable (il faut lui reconnaitre celà), Mme Mengecue (plus ça va et plus je me dis que ça a du lui plaire !) refuse de lui payer les quelques jours travaillés… Décidément un personnage très sympathique, pas mon préféré…

Bon et où tu veux en venir ?

Si vous êtes un fidèle de ce blog, et je vois dans tes yeux que c’est le cas (ou pas), vous devez vous demander pourquoi je dérive ainsi de mon terrain de prédilection… Tout simplement parce que tout cela est lié !

On parle ici d’une artiste qui ne trouve pas d’éditeur (d’ailleurs si vous l’êtes vous-même vous pouvez la contacter ou je peux mettre en relation !) malgré un talent évident. On parle ici de problèmes de liberté d’expression (et dieu sait que j’en use !). On parle ici de censure !

Donc ! Si vous voulez aider notre chère VieuxFelin et que vous connaissez un éditeur (pas la peine de suggérer In Libro Veritas, c’est déjà fait ;)), si après avoir lu sa prose vous avez envie de la remercier de nous faire partager son art gratuitement et presque quotidiennement, … Vous connaissez le chemin : http://www.vieuxfelin.com

C’est pour des artistes comme elle que j’ai envie de me battre : ceux dont le talent est évident et qui méritent, si ce n’est d’en vivre, de dégager des revenus qui lui permettent de mettre du beurre dans les épinards.

Et tant que les concepts de licence ou mécénat global seront ignorés par le législateur on continuera à devoir passer de tels appels pour essayer de faire entrer les artistes dans un système impliquant des intermédiaires qui ont pouvoir de vie ou de mort sur eux…

La semaine prochaine je vous parle d’une chanteuse si tout va bien 😉