Vous le savez si vous me lisez régulièrement : j’aime la musique, je suis capable d’écouter de la classique au matin, du jazz à midi et du cyberpunk pour m’endormir. Je m’ouvre chaque jour un peu plus à de nouveaux styles, mon frère me fait découvrir le rap, j’ai une passion jamais satisfaite pour le métal, … Et je n’aime pas les CD !
Le CD est un objet de plastique, sans aucune charge affective. Ces dernières décennies ont été le théâtre de changements de supports perpétuels : du vinyle à la cassette en passant par les mini-disc pour arriver finalement au CD… J’ai connu, malgré mon âge, tous ces supports, aussi éphémères que chers (exception faite du vinyle qui porte une certaine charge affective intemporelle chez certains, dont moi).
Je suis aussi passionné de lecture (je dirai bien littérature mais certains ouvrages que je lis en sont loin) et pourtant je n’envisage pas une seconde d’abandonner le livre physique, le papier… Alors qu’en bon geek tout ce que j’écris, même mes prises de notes, est sur informatique…
Pourquoi ?
Parce que le livre a une histoire, des moines copistes à l’imprimerie, qui ne prend pas ses racines il y a à peine 100 ans. Parce que le livre a toujours été sur le même support depuis tout ce temps et que tenir dans ses mains un livre veut dire beaucoup plus que de tenir une galette de plastique dont on doit en plus se séparer pour l’apprécier.
Parce que le livre est cher, mais il coûte aussi relativement cher à produire là où le CD est aux mêmes prix pour un coût de fabrication bien nettement inférieur… Parce qu’avec un livre les éditeurs nous prennent pour des cons… mais pas trop…
Alors oui c’est triste, si l’industrie musicale (quel terme abject pour quelque chose initialement artistique) ne se renouvèle pas, ne pourra plus vendre de musique enregistrée dans quelques années. Pas parce que les gens préfèreront le gratuit, mais parce que les gens ont tendance à se rendre compte, au bout d’un moment, quand ils se font enculer…
Mais si la musique enregistrée [payante] n’était qu’une phase, si les soit-disant artistes (quand on pinaille sur les mauvaise ventes de son œuvre alors qu’elle trouve un public autrement on n’est plus un artiste mais une machine à produire du copyright) avaient eu la chance que n’auront pas leur successeurs et que n’avaient pas leur prédécesseurs de vendre plusieurs dizaines (centaines) de milliers de fois la même œuvre et d’en tirer du bénéfice ? Serait-ce grave pour autant ?
La musique aura toujours de la valeur, qu’elle se transcrive en monétaire ou pas dépendra de la stratégie en ce sens des groupes, l’enregistrement quand à lui n’en a jamais eu. Il a eu un coût, et l’on voit où cela nous mène…
Le CD est un format obsolète par sa mise en place, obsolescence due aux stratégies commerciales des maisons de disques, qui n’a pas encore trouvé de successeur (vendre du MP3 est juste une aberration) et qui n’en trouvera probablement pas.
Pourquoi continuer à faire peser les libertés individuelles des citoyens (Hadopi si tu me lis) pour protéger ceux qui se définissent eux-même comme une « industrie », qui n’ont pas su s’adapter à leur marché et qui finalement ne représentent qu’une toute petite partie de la culture, la vraie !
Pourquoi pleurer sur le sort de personnes qui sont responsables de leurs propres échecs et qui ne sont pas le moins du monde nécessaires à la création en elle-même ? Quel est le risque de voir des « industries » disparaitre à part de les voir remplacées par quelque chose qui sera plus au goût du jour ?
PS : Dans 2 jours je suis invité par Universal à l’avant première d’un reportage sur le piratage… Je me suis dit que ça valait bien un billet d’humeur 🙂