De l’open source au programme d’écoles supérieures en informatique ?

OK, je l’ai encore fait, j’ai encore trollé… Samedi je disais sur Twitter que la porte de mes toilettes est décorée d’un panneau Epitech (c’est le cas, vous aurez une photo si vous êtes sages) et forcément dans la foulée j’ai reçu plusieurs mails me demandant pourquoi, ce que je reprochais à cette école et même un me demandant si il devait choisir une autre école finalement.

Alors je vous rassure : non je n’ai rien contre Epitech en soit, à vrai dire je m’en fiche…

Ce qui me gêne plus c’est le cursus général de l’informatique supérieure qui a tendance à former des bataillons de chefs de projet technico-fonctionnels (ce qui ne correspond pas au besoin du marché en passant hein !) et qui le fait par une pluie de connaissances dictées et normalisées par des années de recherches super intéressantes sur la théorie de la relativité du peut-être des besoins des entreprises pas représentatives du marché d’il y a 20 ans…

J’abuse : à la fin des études en général on met l’étudiant en stage pour qu’il voit comment ça se passe dans la vraie vie (qu’il réalise qu’il a payé 5 ans d’étude pour apprendre des conneries).

Gâchis extraordinaire s’il en est lorsque l’on sait qu’il y a un secteur du logiciel (au sens large) fondamental sur les interwebz et ailleurs qui manque toujours de ressources et qui est le plus formateur : l’open source.

Partant de là pourquoi ne pas ajouter un peu d’open source à ces études, pourquoi même ne pas calquer le déroulé pédagogique dessus ?

Coder pour les autres

L’un des intérêts principaux de cette proposition réside dans la rigueur et la qualité qui découle de projets voués à être diffusés de la sorte.

Il m’est arrivé de coder des trucs à l’arrache, sur le pouce, pour des besoins spécifiques personnels. A l’inverse lorsque j’ai fait des propositions de modification pour des fonctionnalités avancées de Prestashop (utilisé sur 100.000 boutiques à l’époque) j’ai pris plusieurs heures pour faire des vérifications dans tous les sens, des tests de régression, des vérifications sur l’environnement (mes modifications ne risquent-elles pas d’impacter des modules third-party ?)…

La qualité du code sortie est aussi beaucoup plus propre et on apprend à se servir d’outils assez formidables que jamais personne ne vous fera voir en école d’ingénieur actuellement (trouvez moi un cursus PHP avec du PHPCS, PHPMD, PHPUnit, …) pour valider son code de façon industrielle… Avouez que d’un coup ça donne une autre gueule aux TPs !

Travailler en équipe(s)

Puisque l’on parle d’outils justement, une des caractéristiques les plus intéressantes de l’open-source (vu sous cet angle de l’apprentissage) est sa capacité à réunir des dizaines de compétences autour d’un projet via des outils, des process, au delà souvent même de la barrière des langues. Ah oui parce que bon, les ingénieurs BAC+5 en informatique qui ne parlent pas anglais non plus ce n’est pas une réalité du marché…

J’ai vu des équipes en entreprise comme dans le monde de l’open-source essayer de trouver la meilleure suite d’outils pour communiquer, s’organiser, partager le code… A la sortie d’une école vous devriez maitriser les principaux et en connaitre quelques exotiques. Cette exhaustivité n’existe que dans le monde open-source. Dans le monde de l’entreprise (tu sais, ton stage de fin d’année) vous serez formé à une techno (SVN + Mantis + mail au hasard) et pas plus…

Toujours être à la pointe

Ah oui la veille… Bon on va pas se leurrer, si vous faites une école d’info normalement c’est pour être tranquille en émargeant à 50k€ en junior avec un CDI et des tickets resto…

Ou pas : normalement lorsque l’on arrive à ce niveau on est avant tout un passionné, quelqu’un qui veut chercher à connaitre plus que ce qu’il va utiliser potentiellement, chercher à comprendre comment fonctionne ce qu’il utilise au quotidien, découvrir de nouveaux outils lui permettant de travailler plus efficacement ou moins, …

Bref ça demande d’être capable de faire de la veille technologique, de savoir analyser un produit lorsqu’on le découvre et être capable de prendre une décision rapide sur son intérêt ou pas à l’intégrer dans tel ou tel projet.

Tout cela on peut savoir le faire de façon innée, on peut l’apprendre de façon théorique mais là encore il n’y a que dans l’open-source, avec ses collaborations de toutes part, que j’ai vu son efficacité atteindre son paroxysme. Il n’y a que dans l’open-source où j’ai vu des équipes s’organiser pour analyser l’existant concurrent, les autres produits éventuellement intégrables et prendre des décisions par rapport à tout ceci pour faire évoluer un produit sans pour autant s’astreindre à la durée d’un sprint scrum (private-troll !!!).

Contribuer à quelque chose (de grand)

Et pour finir, non sur le moins pire (last but not least quoi), le monde de l’open-source est très ouvert : vous pouvez demain contribuer à un projet qui a déjà des centaines de milliers d’utilisateurs. Sur le principe c’est génial pour tous les points évoqués plus haut et pour le produit et ses utilisateurs en eux-même à qui vous avez probablement rendu service en contribuant à la réussite dudit projet.

Mais il y a un autre point intéressant à cela : le CV. Un recruteur préférera (théoriquement hein, si vous postulez chez Crosoft ça marche plus… mais si c’est le cas quittez ce blog) voir des noms de gros et / ou beaux projets tout au long de votre cursus universitaire (voire avant et après dans l’idéal) que vos trois mois de stages à la DSI de Leclerc Bourgogne (comme pour Epitech, rien contre eux).

34 réflexions sur « De l’open source au programme d’écoles supérieures en informatique ? »

  1. Paul

    Ah et j’oubliais un truc important aussi : l’esprit d’initiative. A ce niveau vous êtes supposés être force de proposition, ce qui est en général plus qu’encouragé dans le domaine de l’open-source et plus que déconseillé dans les stages de fin d’année ^^

  2. MathRobin

    Si déjà il existait des écoles sérieuses de niveau élevé où le web n’est pas considéré comme le bâtard de l’informatique. Au sens premier du terme.
    J’ai fait deux écoles après le BTS (quelques spécificités de parcours : ingénierie logiciel + ingénierie logiciel industriel). Dans la première, on m’a suggéré que pour faire du web, pas besoin d’aller plus loin que le BTS. Dans la deuxième, on a essayé de me faire comprendre que je perdais mon temps dans le web, que ça n’avait pas d’avenir du au manque de capacités du web, telles les capacités de travail en temps réel. Bon forcément, à ce moment, la moitié de mes camarades bossaient dans l’armement, je me vois pas coller un nodejs dans un missile.

    Ceci dit, je ne travaille pas dans ce type d’industrie honteuse. Je bosse toujours dans le web, suis fier de mon métier, fier de la qualité de mon code. Mais ça je ne l’ai pas appris à l’école, les outils, les méthodes, l’importance de la qualité et des spécifications, c’est l’open source qui me l’a appris.

    Ton point de vue me semble plus que correct mais attention, tu viens de provoquer une grève dans l’enseignement public 😉

  3. Keruspe

    En fait, tu décris la fac de sciences, quartier informatique comme étant l’école idéale, c’est ça ?
    C’est ce que je me tue à essayer de faire comprendre aux gens aussi.
    Je sais pas si toutes les universités sont pareilles, mais à Nantes, niveau master, t’as des projets de groupe en mode groupe = promo pour contribuer à des projets genre mediawiki (y’a mieux, certes, mais c’est déjà pas mal).
    Ça associé à GSoC c’est plutôt cool, imo

  4. kerrubin

    Il y aura toujours un manque dans l’enseignement des écoles supérieures en informatique.

    En France, diplôme et titre priment sur les compétences. On apprend avant tout que le poste de développeur n’est que transitoire pour atteindre de meilleurs cieux (une histoire de rolex à 50 ans, ce me semble).
    Tant que ça, ça ne changera pas, le reste…ira de pair.
    Et puis, ce n’est pas comme si tous les développements allaient être externalisés (ça fait bien 10 ans que j’entends cette connerie)…

    Il y a tout plein de choses qui ne seront jamais abordées : gestion du stress/pression, gestion des délais (sprints/jalons ou autres noms assimilables ; quoique, les étudiants le font eux-mêmes…), gestion des rapports humains/hiérarchiques (et pas entre 4 copains), politique interne et interactions (le genre de trucs qui influent sur les projets de manière plus ou moins visibles), la rigueur, être humble (et ne pas croire que l’on sait tout à cause du / grâce au diplôme).
    On n’apprend pas non plus certains principes/best practices (KISS, SOLID, TDD, sécurité…, en somme des choses non liées aux langages).
    Ou plus simplement : comment faire une veille technologique…

    Mais au final, il y a trop de matières pour que chacune soit correctement enseignée, ce n’est pas assez ciblé. Elles ne sont au final qu’effleurée pour donner les bases et après…et bien, démerdez-vous…

    Après, je ne suis pas d’accord sur le mini-troll au sujet de Microsoft, dans le dernier paragraphe.
    Ça dépend juste du domaine d’application de l’open-source 😉

    Et de manière générale, je ne crois pas que l’open-source soit le seul à être formateur.
    Le plus formateur, c’est la pratique, le retour d’expérience, la confrontation des idées (pas de gens)… Ce qui peut être trouvé aussi en dehors de l’open-source.

    Etre développeur, ce n’est pas seulement pondre du code (et là, c’est l’histoire du bon et du mauvais chasseur).

  5. kerrubin

    J’ai lu. Et ?
    Tout n’est pas noir ou blanc, bien au contraire.

    Si j’avais l’opportunité de travailler pour Micorsoft, je le ferais.
    Je devrais donc changer de métier pour élever des chèvres ?
    Je préférerais aider à la recherche comme ils le font.

    http://research.microsoft.com/en-us/
    http://kerrubin.wordpress.com/2012/02/09/techdays-2012-jour-3/ (mots-clefs pour aller plus vite : VU Log, so.cl, Kompai et Tedesys)

    Il est où le robot d’aide à la personne, en libre ?
    Et les lentilles de contacts qui aident les diabétiques à connaître leur taux de glycémie, en libre ?
    Le libre a-t-il le budget pour faire des recherches pareilles ?

    L’informatique ne s’arrête pas à du code, non plus.

    Si tout pouvait être fait en libre, ça serait bien.
    En attendant, on fait avancer les choses à notre portée au lieu de râler et de dire que les grandes boîtes sont toutes des vilains capitalistes qu’il faut brûler en place publique.
    Il y en a qui font des choses bien, en marge de leur activité principale (qui reste de faire de l’argent).

    (Désolé pour les liens MS, ici, ou pas 🙂 )

  6. Paul Auteur de l’article

    Pour moi Stallman est un extremiste (http://www.paulds.fr/2010/01/conference-de-richard-stallman-rms-paris/).

    Au delà de ça les projets que tu cites sont sans doute intéressant mais gagneraient à avoir leur pendant en open source (open street maps vs google maps)…

    Et si tu veux aller sur du crosoft au delà de leur politique logicielle propriétaire qui m’énerve mais qui est relativement classique c’est plutôt leur lobbying et leurs actions contraires aux droits de l’Homme qui me gênent (http://reflets.info/microsoft-et-ben-ali-wikileaks-confirme-les-soupcons-d-une-aide-pour-la-surveillance-des-citoyens-tunisiens/ pa rexemple)…

  7. Fenn

    Entièrement d’accord avec MathRobin.

    Il est certains pans du web qui ont désespérément besoin de bons ingés (avec de grosses problématique de perfs sur des environnements à très fort trafic avec de la lecture/écriture de données constante par exemple ) et qui galèrent à recruter (surtout quand il faut quelqu’un d’opérationnel rapidement ).
    On a l’impression de voir des candidats qui viennent « par défaut », parce qu’ils n’ont pas été embauchés ailleurs et que le web « ça doit pas être trop compliqué ni trop exigeant ». Certains ne prennent même pas la peine de se documenter un minimum pour le poste auquel ils postulent >< (petites perles, on m'a déjà servi par exemple du "Heu, je ne sais pas, c'est quoi une requête http ?", "non, on ne peut pas debugguer du javascript", "ben, la première chose à faire si on se rend compte que ça rame, c'est rajouter plus de serveurs"… Intitulé du poste: Ingénieur en développement web frontend/backend. )

    Alors oui, inclure dans les cursus quelque chose qui force à faire du développement dans les conditions du "monde réel" avec des contraintes de qualité, ça ne peut être qu'un bien.

  8. kerrubin

    Le pendant open source…eh bien, y a plus qu’à.
    Il faut des gens qui ce décident à faire (comme RMS pour le coup). A se sacrifier un peu.
    Ils sont où ? Ah oui, ils préfèrent utiliser du propriétaire pour gagner des sous…
    Le problème, c’est moins les sociétés que les gens (tout autre sujet, ça).

    La politique logicielle de MS évolue (bon gré mal gré). Ça s’améliore (interop, toussa toussa), doucement.

    Pour la Tunisie, qui ont approuvés (et ceux qui ont fait, ce n’est pas parce qu’on est aux ordres de qu’on doit se dédouaner de ses actions) devraient rendre des comptes.

    Mais au-delà de la société, est-ce bien un intérêt de nos sociétés et surtout de ceux qui dirigent, que des actions semblables soient traduites en justice ? (même site : Bull, Amesys ou encore Flame, Stuxnet).

    Ceci dit, le sujet dérive, donc je m’arrête là 🙂

  9. hoper

    « Et les lentilles de contacts qui aident les diabétiques à connaître leur taux de glycémie, en libre ? »

    Bon exemple. Et le fait qu’il n’y ai pas de solutions libre ne te choque pas ? Le fait qu’une petite fille ne puisse plus communiquer parce que la solution logicielle qu’elle utilisait n’est pas libre (http://lehollandaisvolant.net/index.php?d=2012/06/29/21/33/13-apple-interdit-a-une-petite-fille-de-communiquer) ne te choque pas ?

    C’est bien à cause des gens qui ont accepté de développer ces logiciels dans un contexte propriétaire qu’il n’existe pas de solutions libre ! Si tout le monde avait refusé en expliquant qu’ils ne travailleraient qu’a condition que le résultat soit rendu publique, on en serait peut être pas la. Quand aux chèvres, tu le dit très bien toi même. Tout n’est pas forcément blanc ou noir. Le choix ne se résumera donc jamais à travailler pour Microsoft ou à aller élever des chèvres. Tout le monde doit forcément pouvoir trouver un compromis et par exemple un métier, dans l’informatique, qui n’a pas vocation à emprisonner le monde.

  10. hoper

    @Paul : Je viens d’aller lire ton billet sur rms. Sincèrement, je ne comprend absolument pas ce que tu lui reproche sur le fond. D’accord sur la forme, désinvolture etc. Mais sur le fond ?

    Je vois d’ailleurs dans les commentaires que je ne suis pas le seul que ton billet ai rendu dubitatif. Je ne comprend pas non plus tes remarques. Je cite : « Je pense que les logiciels propriétaires ont une raison d’être dans la mesure où : d’une part ils permettent à beaucoup de personnes de vivre. »

    Franchement, c’est quoi cette raison !? La vente d’arme, de drogue, ou de ce que tu veux aussi ça permet à des tas de gens de (très bien) vivre, c’est pas pour ça que c’est bénéfique à la société ! Poursuivons :

    « D’autre part ils permettent, à leur façon, de faire avancer le monde du logiciel en général. »

    Cette phrase montre précisément que tu n’a pas compris l’intervention de rms. (Je n’y était pas mais je me doute qu’il tiens le même discours à chaque fois). Quel importance
    que « le monde du logiciel (libre ou propriétaire) évolue ? Au contraire, plus le logiciel propriétaire évolue et se complexifie, et plus nous perdons le contrôle.

    La création de logiciels libres n’est pas une fin. C’est un moyen. Mais ce n’est que cela, un moyen. Tu ne considère, (comme Torvald ?) que le coté open source de la chose, et pas toutes les raisons idéologiques qui poussent à refuser l’utilisation (et le développement) de logiciels « privateurs ».

  11. kerrubin

    Dernier (réellement) commentaire, pour ne pas pourrir le billet d’origine (et le blog de Paul, mes excuses ^^).

    @Hoper : je t’en prie, fais.
    Si tu réussis, j’applaudirais des deux mains.
    Ce serait un grand pas pour l’humanité.
    De même que des médicaments libres de droits, ça aiderait beaucoup les pays dits émergeants. Ils apprécieraient.

    Pour un aperçu :
    Mainframes : 1950. Propriétaire.
    Unix : 1969. Closed source. Donc à priori propriétaire. Damn.
    MS-DOS : 1981. Propriétaire.
    Linux : 1991. Open source.
    Mac OS X : 2001. Propriétaire.
    Ubuntu : 2004. Open source.

    Le fait qu’il existe du propriétaire n’empêche pas le libre. Bien au contraire : pour se dédouaner du propriétaire, certains font du libre.
    Ce n’est pas le propriétaire qui limite le libre, c’est le copyright (autre débat, car autre sujet très vaste), ce qui est démontré sur le site de HowTommy (qui, au passage est développeur .Net, donc travaille pour le vilain Microsoft).

    Allez, on joue ?
    Combien de personne ont un iPhone ou un iTruc, fabriqué par ce chantre du droit du travail et du logiciel libre qu’est Apple ? Et surtout, ce grand philanthrope qui va donner une partie de sa fortune à…ses actionnaires.
    Combien ont un compte Facebook ou Google, qui sont devenus les plus grands Big Brothers d’utilisateurs…volontaires ? A faire rougir Echelon.
    Combien ont un compte Twitter, qui se fait de l’argent en revendant les anciens tweets ?

    S’il n’y avait que du libre, on ne serait peut être pas en train d’échanger, là, maintenant, car il n’y aurait peut-être pas internet.
    Parce qu’à la base, internet, c’était pour la DARPA.

  12. hoper

    @kerrubin :

    Les médicaments « open source » (dont la formule chimique est connue ») n’existerai donc pas !? Pour moi la nécessité de cette diffusion est une évidence. Il faut croire que ce n’est pas aussi évident pour tout le monde.

    Pour le reste, faut-il vraiment commenter des arguments aussi mauvais que « Les gens le font donc c’est bien ». Merveilleux. Je n’ai ni i-bidule, ni compte tweeter ou facebook ou… Et je vis pas plus mal.

    D’autres n’ont peut être pas eu le choix, et ont du utiliser des outils propriétaires. Ou est l’argument ? Ce n’est pas parce que des japonais (par exemple…) n’auraient
    pas le choix et se nourriraient avec de la nourriture contaminé que ce serait une bonne chose ! Alors ok, le fait de posséder une tablette n’est pas vitale. (J’en ai pas). Mais certains ont du mal à lutter contre un autre fléau : la publicité (autre vaste sujet).

    Je ne sais pas si on serait en train de discuter si il n’y avait eu QUE du libre. Ce qui est sur, c’est que sans le libre, jamais le net ne se serait aussi fortement développé. Les bases mêmes du net (RFC et compagnie) fonctionnent sur le principe du logiciel libre. Pareil pour les logiciels. On en serait ou sans bind ou sendmail, puis apache puis…

    @Paul : Je n’ai pas l’impression que nous soyons en train de « pourrir » ton blog. Mais si tu pense le contraire, il suffit de le demander et on arrête de poster hein 🙂 Tu peux aussi supprimer ce qui te gêne, après tout, tu es ici chez toi.

  13. hoper

    PS : J’ai oublié de répondre à ça, ce qui est peut être à la base de notre divergence de point de vue : « Le fait qu’il existe du propriétaire n’empêche pas le libre. Bien au contraire : pour se dédouaner du propriétaire, certains font du libre. »

    Alors la, il faut vraiment que tu développe. (Je n’ai pas encore été voir le blog indiqué). Pour moi, l’existence de propriétaire n’empêche pas le libre, certes. Mais ça la ralenti très fortement quand même ! D’abord à cause des brevets, mais même plus globalement. Si je sais développer quelque chose, mais qu’un outil propriétaire existe déjà et fait presque ce que je veux, je vais avoir la flemme et j’utiliserai l’outil propriétaire (à mes risques et péril, mais la tentation sera trop forte et tant pis si je le regretterai par la suite). Alors que si aucun logiciel n’existe qui réponde à mon besoin je vais bien être obligé de me sortir un peu les doigts du c.. pour entamer son développement.

  14. Paul

    @hoper : sur le fond je pense qu’on peut être d’accord en disant que c’est une réalité du marché. J’ai quitté mon premier emploi parce que je ne voulais pas bosser sous windows (surtout parce que je ne sais pas m’en servir) mais j’ai pu me le permettre parce que je savais que j’allais retrouver du taff derrière… C’est pas le cas de tout le monde et je ne vais pas jetter la pierre sur ce point là.
    Ensuite je pense sincèrement que le propriétaire aide le libre. Comme n’importe quel secteur, quel que soit son niveau d’éthique ou de morale, il aide à l’innovation. Partant de là ça pousse à la concurrence ou au copycat.
    Enfin je trouve débile (immature) de se priver d’une solution parce qu’elle n’existe pas en libre. Surtout que c’est sans compter sur les millions de solutions propriétaires que l’on ne soupçonne même pas. Mon bios n’est pas libre… So what ?
    On est d’accord, le monde serait formidable si tout était libre… Mais d’ici là je ne vois pas l’intérêt de se mettre en décroissance par conviction (cette même conviction qui m’a fait me faire tatouer un copyleft sur l’épaule et sortir tous mes projets en libre).
    Et non, rien n’est pourri ici, un débat n’est pourri que par des trolls et là on a discussion intéressante 😉

  15. hoper

    Je pense qu’on arriverai vite à se mettre d’accord effectivement. Tu as raison quand tu parle de la réalité du marché. Ce qu’un jeune informaticien plutôt doué peut se permettre de faire (changer de travail etc.) n’est pas forcément applicable à tout le monde (personne de plus de 50 ans etc).

    Mais, et c’est la que nous ne voyons plus les choses de la même façon, tu traite rms d’extrémiste aveugle, alors que je le voit comme un utopiste qui nous montre simplement la voie à suivre. Ton bios n’est pas libre ? Le sien l’est. Il n’existe pas de téléphone disposant d’un OS libre ? Lui à choisit de ne pas avoir de portable. (Une chose qui semble aujourd’hui presque inconcevable, et j’aurai bien du mal à m’en passer moi même). Bref, il nous montre qu’il est possible de vivre autrement que selon les principes de consommation dont nous sommes tous abrutis à longueur de journée. Il nous rappel que la liberté est une chose qui se mérite. Une chose qui se gagne difficilement et qui, au contraire, peut se perdre extrêmement rapidement si nous n’y prenons pas garde. Ou est l’extrémisme ? Je ne l’ai jamais entendu appeler à brûler les logiciels propriétaires ou leur utilisateurs 🙂

    Il comprend forcement que nous avons tous besoin d’argent pour vivre. Il souhaiterai simplement que, pour en gagner, aucun mal ne soit fait à l’humanité dans son ensemble. Or, il faut bien reconnaître que sans lui, nous n’aurions très probablement le choix qu’entre plusieurs OS propriétaires pour nos machines. Et, en tant qu’informaticiens, je pense que l’on mesure bien tous les deux le danger que cela représenterai si il n’y avait réellement aucune alternative.

    Donc, se mettre en « décroissance » (jeter son téléphoné portable ou son PC parce que son bios n’est pas libre), non. (Tout le monde ne peut pas être un saint 😉 Mais rester très vigilant et comprendre pourquoi il faut toujours privilégier au maximum le libre dans sa vie quotidienne et professionnelle, oui.

  16. hoper

    PS : En fait, c’est surtout la que nous ne sommes pas d’accord :

    « Ensuite je pense sincèrement que le propriétaire aide le libre. Comme n’importe quel secteur, quel que soit son niveau d’éthique ou de morale, il aide à l’innovation. Partant de là ça pousse à la concurrence ou au copycat. »

    J’avoue ne pas avoir vraiment réfléchi au sujet mais la comme ça, tout de suite, je pense toujours que le propriétaire freine beaucoup plus le libre qu’il ne l’entraîne. Toute démonstrations, liens, explications ou arguments sont les bienvenus pour me convaincre du contraire.

    Mais sincèrement… Le seul exemple que j’arrive à trouver est un « mauvais » exemple. C’est celui des interfaces graphiques. Oui, le monde propriétaire à les moyens de lancer des études de marchés, d’ergonomie etc, pour pondre des interfaces graphiques flashy et tape à l’oeil (donc très vendeuse, cf ipĥone et compagnie). Interfaces qui sont ensuite copiés dans les logiciels libres. (Les exemples sont innombrables, android qui copie iOS, unity sous ubuntu etc).

    Mais ou est le progrès ? La oui, c’est sur, je vais passer pour un vieux con extrémiste. Mais quand j’ai appris à utiliser un ordinateur, c’était avec un MO5 en mode texte. Au moins, on comprenait forcément ce qu’on faisait et comment marchait un ordinateur. Comment je vais faire moi pour expliquer à mes enfants qu’un ordinateur ne fait qu’exécuter une suite d’instruction si dès que je lance l’ordi il y a des interfaces graphiques qui défilent dans tous les sens ? Si j’osai, je dirai qu’une bonne ligne de commande est infiniment plus puissante et plus ergonomique que toutes les interfaces graphiques que le libre à copié (Si même Microsoft se met à développer des shell type powershell etc, c’est bien qu’il doit y avoir une raison…) Bref, qu’on me donne des exemples ou le propriétaire à VRAIMENT aider le libre, donc autre chose que des trucs graphiques pour les gens qui savent que cliquer 🙂

  17. Paul

    Simple : tu parles de mobile, regarde du côté d’openmoko qui n’aurait jamais existé si les OS proprios et avant ça les tel proprio n’avaient pas existé (je rêve d’un portable à monter soi même et pouvant accueillir plusieurs OS façon PC, mais il faudra attendre)

  18. hoper

    Haha ! Je te tiens… Tu es tombé dans mon piège diabolique :o)

    Bien, tu me donne donc l’exemple d’un logiciel libre qu’il à fallu créer pour essayer de refaire ce qu’un logiciel propriétaire faisait déjà… Autrement dit, beaucoup de temps perdu, alors que si symbian ou iOS avait été libre, le temps perdu à écrire openmoko aurait pu être utilisé à des choses bien plus utiles.

    Et alors dire que le hardware propriétaire favorise l’écriture de logiciel libre… Non franchement, la c’est vraiment gonflé. Tu devrai en parler aux développeurs qui se battent comme des fous pour essayer de créer des drivers adaptés. Si les détails techniques du hard étaient connus, je suis certain que nos cartes graphiques seraient 50 fois plus performantes. Car oui, nvidia (par exemple) n’a qu’une quantité de ressource limité pour le développement logiciel, alors que les ressources d’intelligence au niveau mondial elles sans quasiment sans limites.

    Plus globalement, si tu pense que le développement propriétaire est utile (que ce soit au libre ou a quoi que ce soit d’autre) alors nous resterons en profond désaccord. L’existence des logiciels « privateurs » est un fait, une réalité. Mais il n’est pas utile en soit, et n’est pas bénéfique à la société. L’existence de ces logiciel est un problème qu’il faudrait progressivement faire disparaître. Et non, cela ne fera pas disparaître des emplois (quand bien même, il faudrait tout de même le faire) mais ce ne sera pas le cas.

    Que tu développe pour Microsoft ou pour Mozilla, quelle différence pour la société qui à besoin d’un logiciel et qui paye pour son développement ? Quelle différence que tu sois payé par Redhat pour aller faire du support en clientèle, ou directement salarié chez le client pour installer, configurer et maintenir des solutions libres adaptés au besoin ? Dans tous les cas, il faudra des gens pour développer, des gens pour installer et configurer, et des gens pour maintenir et adapter le logiciel aux évolutions de l’entreprise. Adaptations qui ne sont d’ailleurs possibles QUE si ce sont bien des logiciels libres qui sont utilisés. En fait, je pense qu’il y aurai plus de travail si 100% des logiciels étaient libre, et donc tous « bricolable » pour répondre précisément aux besoins des entreprises.

    Et bien sur, le développement des logiciels ferait un véritable bon en avant. Cela n’empêcherait pas les « guerres » entre plusieurs visions. Oui, le fait que google doive se battre contre Apple motive les développeurs de Google now à faire mieux que Siri par exemple. Exactement comme l’existence d’apache doit pousser les développeurs de nginx à sans cesse trouver de nouvelles solutions.

    J’ai beau réfléchir, je ne vois aucun cas ou le logiciel propriétaire puisse avoir une utilité plus grande qu’un équivalent libre. Dès lors, il faut comprendre que les sociétés continuent de développer des logiciels propriétaires uniquement par réflexe… Par habitude, parce que leur dirigeants ne savent pas raisonner autrement. Mais cela n’a rien d’une nécessité. En face, coté client ce n’est pas mieux. Le budget alloué à l’informatique ira généralement plus facilement dans les poches de microsoft, d’oracle ou d’ibm que dans les poches de redhat ou de petites SS2I physiquement proche et disposant d’informaticiens motivés, maîtrisant debian bien mieux que des « experts » Microsoft ne maîtrise windows, et très motivés pour prouver ce que le libre à dans le ventre. Alors pourquoi ? Je ne sais pas. Copinage historique entre dirigeants, réflexes de vieux c… ? Économiquement, techniquement et politiquement parlant, cela n’a aucun sens.

  19. Paul Auteur de l’article

    Ca commence à me faire bizarre de jouer l’avocat du diable parce qu’encore une fois je suis plus d’accord avec toi qu’avec la position que je « défend ».
    Relis mon précédent commentaire : « le monde serait formidable si tout était libre »…
    Je ne sais pas si les mobiles auraient existé sans les brevets et le propriétaire qui va avec ou pas… Même chose pour les ordis avant ça d’ailleurs… Ce que je sais c’est que maintenant ils existent et que je choisirai toujours une solution libre à une propriétaire. Mais s’il n’existe pas de version libre et que je ne peux le faire (mon emploi du temps est un bordel sans nom et / ou je n’ai pas les compétences nécessaires) alors je ne vais pas me priver non plus.
    L’enfermement c’est aussi ça…

  20. Paul Auteur de l’article

    Ah et oui : le libre créé plus d’emplois et de meilleure qualité que le proprio… Il n’empêche que quand un grand eshop (let’s say pixmania pour l’exemple) développe son archi il n’a pas le réflexe de le pousser en libre. Devrait-il le faire, je ne sais pas. Je pense que oui mais je comprends aussi que non…

  21. hoper

    « Je pense que oui mais je comprends aussi que non… » … Reconnais que tu n’es pas toujours très clair dans tes explications 🙂

    Plus concrètement ? Quel réel avantage pixmania (pour reprendre ton exemple) pourrait obtenir en utilisant (ou en développant en interne) une plateforme propriétaire plutôt qu’une plateforme libre ?

  22. Paul Auteur de l’article

    Je reconnais surtout que c’est le matin et que je suis caféino-addict 😀 (j’ai une excuse comme ça pour chaque heure de la journée ^^).

    Aucun avantage. Crois moi je pousse à l’open source sur tous les projets où je peux participer, même en entreprise… Mais dans 95% des cas la mentalité n’est pas encore là et la peur de la concurrence, et la peur de se foutre à poil sur le net, et, et, … font que les décisionnaires sont en général contre…

  23. hoper

    Nous sommes donc bien d’accord. Nos dirigeants (au sens large) utilisent et font directement ou indirectement la promotion des solutions propriétaires uniquement parce qu’il en ont l’habitude. Que cela leur semble « logique », ou plus sécurisée, et plein d’autres idioties dans le genre. Alors que s’il réfléchissaient d’avantage, ils verraient que c’est en réalité tout le contraire.

  24. Pascal

    @Bonjour Hoper (juste au dessus) and Paul

    Sinon, je ne peux qu’inviter les étudiants à se former sur le libre, notamment Linux et tous les applicatifs (apache, bind, mail, ). Je bosse chez un hébergeur et on peine véritablement pour trouver des stagiaires / salariés qui maitrisent à minima. Donc, un conseil, bidouillez sur vos machines linux, installez vos serveurs mail, développez sur du libre, cela vous procurera de la valeur sur le marché.

  25. baracouda

    Il y a déjà plein d’école qui forment les gens à l’open source. Pour ma part je suis passé pas celle là : http://www.esaip.org/

    Et en 2000 il y avait déjà un très fort intérêt pour le monde du logiciel libre dans ma formation. J’ai d’ailleurs jamais vraiment eu de mal à trouver du boulot grâce à cela.

  26. Ping : Logiciel open source versus logiciel propriétaire « kerrubin's blog

  27. Marc Savioz

    Alors là je suis totalement d’accord sur l’open source.
    Je suis actuellement en formation à l’Ecole Technique des Métiers de Lausanne (ETML) et TOUT ce que nous avons réalisé en cours est, de base, propriété de l’école. Pire encore: les langages utilisés sont tous propriétaires (c#, .NET, powershell) bref que des trucs complètements stupides (autant au niveau de la fermeture du code qu’au niveau du code lui-même). De plus les projets donnés aux examens sont souvent illogiques, du genre faire une interface graphique + un jeu (type morpion) en….Powershell ooww yeah y’a du niveau.

    Avec d’autres élèves nous avons discuté avec les profs mais la plupart lâchent un « ouais mais bon c’est comme ça hein..et euh..voila »

    Je pense que mon école fait cela, entre autres bien sur, afin de bien se faire voir par microsoft qui délivre les licences pour les postes de l’ecole (physiques et VM). Bref.

    Je vais normalement effectuer un stage d’un an (en réalité 2 stages: un de 7 mois et un autre de 5) et je vais surement me marrer en arrivant devant de « vrais projets ».

  28. OursALunette

    Bon j’ai posté mon commentaire un peu vite tout à l’heure, mais c’était l’heure de manger ^^

    Je suis d’accord en grande partie avec ce que tu dis dans ton post Paul. Effectivement, l’Open source c’est la vie 🙂 Mais surtout, apprendre à utiliser des outils de gestion de logiciel type Subversion ou Maven serait vraiment quelque chose de bien (ça éviterait des crises d’angoisses lors des premiers post chez certains), sans parler d’apprendre à faire de vrais tests unitaires serait vraiment un plus formidable.

    Par contre, dans ce que tu dis je vois un problème purement pratique : comment tu fais un cours intéressant la dessus, à une bande d’étudiant qui sont à moitié endormis la plupart du temps, et qui ne verront pas l’intérêt de ces outils car ils n’ont pas l’expérience du travail en groupe. Idem pour la veille techno…comment peux tu en faire sans avoir avant un bagage de base dessus ?

    Rejoindre un projet existant nécessite d’être capable d’assimiler l’existant (UML et Doc du soir, bonsoir !). Cela nécessite d’avoir des connaissances en génie logiciel, en algorithmie et en programmation (parce que quitte à coder un truc, autant que se soit fait bien). Tout ça nécessite une formation. Alors oui c’est sûre, les cours de Java et les super TPs où on programmait une calculette (private joke) ça peut paraître useless, mais on doit passer par la !

    A propos, non Paul, les cours de maths ne sont pas que des conneries où on fait des cocottes en papier (mais je parle à l’homme qui partait d’un examen plus vite que son ombre ^^). De plus, certains domaines de spécialisation nécessitent d’avoir un bagage, pas forcément informatique, important.

    Bon c’est sûre si tu n’es allé voir que dans des écoles pompes-à-fric d’informatique 😀 \troll.

  29. Francisca

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