De toutes part les lobbies de l’industrie du divertissement et les politiques essayent de nous faire croire que le mot pirate est sale. Que le pirate est un égoïste qui va gaver son disque dur du travail des autres sans aucune considération pour celui qu’il serait en train de « voler ». Je me revendique pirate et j’en suis fier, parce que la réalité d’un pirate est à des années lumières de cela !
La réalité d’un pirate est bien différente de ce que l’on veut nous faire croire pour protéger ceux qui sont finalement les plus néfastes à la culture : ceux qui vont décider de ce que vous écouterez, regarderez, achèterez demain… Ceux qui finalement font de l’argent sur le travail des autres sans aucune considération pour celui qu’ils sont en train de voler (vous remarquerez que les guillemets ne sont plus de circonstance).
Un amoureux de la culture et de la découverte
Le partage – ne me parlez pas de téléchargement – est un acte noble, il s’agit de faire profiter de ce que l’on possède à quelqu’un d’autre. Le partage à l’ère numérique a une portée philosophique encore plus importante à mon sens : on partage plus, on partage mieux et on partage avec d’illustres inconnus.
Si un modèle de société pouvait se créer sur ce principe à l’échelle mondiale (je ne parle pas de communisme où il reste un point central mais de réel partage décentralisé) on vivrait en pleine utopie. A l’échelle de la culture et de l’information on partage déjà, philosophiquement, l’essentiel (oui c’est plus important de manger mais on va se contenter d’une approche strictement philosophique).
Finalement quand je partage une œuvre, je ne fais qu’appliquer les préceptes enseignés par nos parents (enfin je ne sais pas pour les tiens mais j’avais intérêt à ne pas garder l’ordi trop longtemps quand je n’en n’avais pas encore une dizaine à moi tout seul). Internet a juste changé l’échelle de ce geste et la portée, à la base restreinte au seul cercle d’amis, s’internationalise et se diversifie.
On peut partager des informations avec un Chinois sur Twitter, on peut partager de la musique avec un Finlandais, … Les possibilités sont infinies et là encore c’est beau. J’ai toujours, à 23 ans et alors que je suis un pirate depuis des années, un petit frisson quand je lance mon client P2P – je sais ce qui se passe derrière et à quel point la technologie rapproche et cultive les gens.
Certains sont attachés à l’objet disque, ou au DVD et continuent à en acheter alors que la plupart commence à comprendre qu’ils se font joyeusement entuber. Moi je suis attaché au partage et je trouve qu’un disque en plastique ou une interface de commerce en ligne sont froids et n’apportent rien…
Un intérêt pour l’intérêt
Être pirate c’est avant tout être curieux. C’est peut-être même le seul point commun avec le hacker moyen avec qui on le confond trop souvent.
Je suis curieux de tout, je passe des heures chaque semaine à écouter de la musique de tous les pays, à découvrir des artistes, des cultures, des façons de penser, des gens, … Tout cela grâce au piratage !
Réfléchissez un instant à ce qu’aurait été le monde de la musique sans le piratage…
Personnellement je vois une dizaine de majors qui décident de ce que le peuple, ignare qu’il est, aura le droit d’écouter ou pas. Grâce au piratage, qui a mis les majors en question face à leurs responsabilités, des offres concurrentes au système centralisé de diffusion de la culture on commencé à émerger, des entreprises se sont fondées pour proposer de la musique libre, d’autres sur un business model tout à fait différent de la vente de CD physiques,…
A l’heure actuelle on dispose d’un choix jamais égalé pour se cultiver ou s’informer. Ce choix se serait de toutes façons élargi avec le développement d’Internet en soit, mais le partage à grande échelle a foutu un bon gros coup de pied au cul des acteurs en place et qui régissaient les goûts des populations mondiales.
Les pirates sont les vrais amis des artistes
C’est un constat que j’ai vu vérifié depuis trois mois que je suis à la tête du Parti Pirate : les artistes les vrais aiment à être piratés ! Un « artiste » qui se bat contre « le téléchargement illégal » est un business man qui ne réfléchit plus en terme de créations mais d’argent, et qui de plus réfléchit très mal !
Un point commun à beaucoup de pirates est le fait qu’ils produisent eux aussi, que ce soit des textes, de la musique, des photos, … et certains même de façon professionnelle.
Pour ma part j’écris ici, ailleurs, dans des bouquins (faut que je m’y remette), j’ai fait de la photo (plus le temps), j’aimerai faire de la musique, … Et croyez-vous que je m’offusquerai quand on me partagera ? Non ! Il faut, pour le bien de la création, que celle-ci voyage, qu’elle rencontre son public !
Pourquoi alors certains se battent contre cela ? Parce qu’ils ont trouvé un moyen de vivre de leurs créations et qu’ils ont peur que cela s’arrête… Mais si cela doit s’arrêter ce ne sera jamais parce que l’on vous partage trop, ce sera parce que votre public ne vous plébiscite plus. Quel meilleur moyen pour cela que de s’attaquer à la main qui vous nourrit sans réfléchir un instant à ce que le public, qui a justement permis aux artistes d’arriver à vivre de leurs création, va penser de se voir ainsi traité…
Mais surtout les pirates sont les seuls à demander à ce que les moyens de rétribuer la création évoluent et favorisent à la fois le public – ce qui permettra à celui-ci de continuer à profiter de la profusion de choix qui s’offre à lui – et l’artiste ! Les politiques et les lobbies n’ont finalement d’autres intérêts qu’eux même dans ce combat qu’ils mènent face aux pirates.
Toute personne clamant que le piratage tue la culture ou l’artiste est un démago qui sait très bien qu’il ment et pourquoi il le fait : la culture ou les artistes ne disparaitront jamais, les intermédiaires et les vendus oui…
Je suis un pirate et c’est probablement un des traits de ma personnalité dont je suis le plus fier !