Lorsque l’on parle de piratage on utilise souvent les termes divx, mp3 et depuis peu pdf sans réfléchir à ce qui se cache derrière tout cela… J’ai eu envie d’approfondir légèrement la problématique et de la mettre en parallèle avec un autre type d’oeuvres de l’esprit : la peinture et l’art en général.
Avant que les K7, les CD et toutes ces autres cochonneries existent, avant que le cinéma ne coute presque une heure de smic horaire, avant le DVD, avant le Blu Ray, l’accès à la culture était beaucoup plus restreint et passait par les canaux officiels ou par la présence physique de l’artiste.
Impossible avant 1906 de retransmettre autre chose que la voix par la radio. Il faudra attendre 1946 pour voir les premiers vinyles arriver sur le marché. Avant 1895 il était impossible de s’enfermer dans des salles obscures pour suivre les aventures d’un personnage de fiction. Et finalement, avant 1926 notre temps de cerveau disponible était réellement disponible…
En un mot, les industries que l’on sait aujourd’hui inadaptées au marché actuel ne sont pas si vieille : le cinéma faisant figure d’ancêtre avec un âge respectable de 115 ans…
Et avant cela ?
Avant que tout ce pan de la culture ne cède au mercantilisme primaire et que les intérêts personnels prévalent sur ceux du public, les gens se déplaçaient. S’ils voulaient écouter de la musique ils allaient à un concert, s’ils voulaient voir une histoire ils allaient au théâtre… Aujourd’hui encore essayez de pirater une pièce de théâtre !
Avant cela on payait les artistes pour une performance, et pas pour une version rééditée de ladite performance…
Je sens les boucliers se lever et je me dois de mettre les choses au clair tout de suite (pour ceux qui ne me connaissent pas) : le cinéma est une invention magnifique, je ne peux pas vivre sans lui et je ne saurai faire la liste complète des moments de bonheur que le septième art a apporté dans ma vie !
Il n’en reste pas moins que le droit d’auteur créé initialement pour protéger une œuvre de l’esprit sur une durée permettant à l’artiste d’en vivre a changé de visage pour se transformer peu à peu en rente à vie – parfois même à mort, puisqu’il est de moins en moins rare de voir les héritiers d’un artiste toucher des royalties grâce aux lois de certains pays très avantageuses (la France incluse). Continuer la lecture