#UnBonJuif Quand l’UEJF demande une censure au bazooka

Depuis le début de l’histoire UEJF vs Twitter visant à faire plier ce dernier à une loi française vétuste qui ne répond pas du tout à la problématique du racisme je n’ai pas caché mon énervement face à cette mascarade politico-médiatique servant de faire valoir aux premiers et d’apporteur de trafic aux seconds.

J’attendais avec impatience la plainte formulée par l’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) pour voir à la fois comment la censure avait été mise en place et surtout sur quels contenus elle avait été réclamée. C’est aujourd’hui chose faite puisque je suis tombé sur le document en question chez Chilling Effects : UEJF Complains to Twitter of Anti-Semitic Tweets.

Comment la censure est opérée (et contournable)

Il s’agit donc d’une censure basée sur l’origine géographique de l’utilisateur elle même calculée en fonction du pays indiqué dans le profil si l’utilisateur est connecté ou de son adresse IP s’il ne l’est pas.

Autant vous dire que le nombre de méthodes pour contourner cette censure frôle l’infini. Vous pouvez par exemple changer de pays dans votre profil Twitter (on ne vous demandera que de confirmer votre mot de passe) ou utiliser un proxy / VPN / Anonymizer / …

Lorsque l’on est un innocent internaute qui ne sait pas trop ce qui se passe ça donne ceci (j’ai pris le premier de la liste) :

censure_geographique_twitter

 

Sinon… Et bien on voit le tweet en question…

Et qu’est-ce qui est censuré au juste ?

Plus que ce que Twitter a accepté de censurer j’ai pris la décision de lister ici l’ensemble des tweets, et plus largement liens, que l’UEJF a demandé à Twitter de censurer en fin d’article ou en suivant ce lien sur pastebin, en téléchargeant ce fichier texte… en ces temps de censure on n’est jamais trop prudent…

Je ne fais pas ça par provocation mais parce que la censure sous toutes ses formes m’insupporte et qu’ici on se retrouve avec un cas d’école prouvant comment les meilleures intentions du monde peuvent amener à un joli désastre totalitariste.

Dans le lot pas de mal de tweets ont été supprimés par leurs auteurs et quelques comptes suspendus, on ne pourra donc pas se faire d’idée sur le contenu de ces liens (mais on peut s’en faire une sur le caractère très éphémère de leur durée de vie). A part cela une flopée de mauvaises blagues (j’en connais de bien plus drôles dans le registre et j’ai du en apprendre à peine 2 ou 3 que je ne connaissais pas déjà) et quelques uns, beaucoup du même utilisateur, qui semblent être réellement motivés par une forme de haine.

Au titre des absurdités relevées on compte : un utilisateur qui apostrophe Najat Vallaud-Belkacem sur le contenu d’un tweet qui justement le choque, une journaliste de la BBC qui essaye de contacter l’un des créateurs du hashtag et un profil entier…

On passe donc d’une motivation, que je pourrai comprendre si elle n’était pas tant contre-productive, de cacher des messages choquants pour une partie de la population à de la censure au bazooka les yeux fermés. C’est justement une des raisons qui font que nombreux sont ceux qui s’élèvent contre la censure : le risque de sur-blocage dont on a déjà entendu parler lors des débats sur la LOPPSI2, l’Arjel ou l’Hadopi (pour ne citer qu’eux).

Twitter a bien sur coupé dans le gras et censuré que ce que lui voulait bien reconnaître choquant, ce qui fait que l’on a deux acteurs qui successivement ont décidé arbitrairement de ce qui était moralement répréhensible ou non pour décréter au final une censure (inutile) dictée par les sentiments plus que par une décision réfléchie. En passant rappelons que la morale a souvent plusieurs façons d’être perçue, citons au hasard ce filtre parental Orange dont la liste des sites à censurer est établie par un ordre religieux ou cette décision de censure d’une publicité au motif qu’elle objectifierai la femme quant avec une autre lecture on réalise que c’est la censure elle-même qui réalise ce propos.

Au delà de ça je vous laisse découvrir ce que l’UEJF trouve tellement choquant qu’elle a obtenu de la justice française que Twitter (qui répond toujours à la loi américaine) doive lui communiquer les informations d’utilisateurs (ce que Twitter ne fera vraisemblablement pas, l’astreinte décrétée en cas de refus d’obtempérer étant elle même du ressort du droit… français !)…

Et donc les tweets si outrageants ?

Avant que cela ne prenne des proportions rigodroles j’invite les avocats de l’UEJF ou leurs responsables à me contacter avant toute poursuite. Si poursuite il doit y avoir sachez que je maintiendrai la liste que je m’apprête à publier ici en ligne (ici ou ailleurs) et encouragerai tout le monde à le faire (Vous connaissez Barbra Streisand ?) justement dans l’intérêt de la lutte contre le racisme qui n’est jamais passée et ne passera jamais par des procédés anti-démocratiques comme la censure.

Sachez enfin que j’édite ce blog en nom propre (merci de ne pas spammer mes boites), et à but non-commercial. Je tiens à votre disposition mon adresse postale pour envoi d’un courrier de mise en demeure (que je ne suivrai pas) et / ou un créneau horaire à votre convenance pour discuter en bonne intelligence

Les tweets dont l’UEJF a demandé la censure (mise en gras par mes soins) :

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Il va mourir ce foutu Internet ? J’ai presque plus de popcorn !

Mon god, on va tous mourir, Free censure, la faute aux ayants-droits, le gouvernement et ces foutus communistes qui nous piquent nos acteurs / viticulteurs ! Un beau bordel sur la twittosphère en ce moment, un beau bordel au boulot, un beau bordel perso (perso-boulot hein)… Et tout ça pour quoi ? Une option de plus sur la freeboite V6 qu’elle est vilaine.

Alors juste au cas où vous seriez parti avec Depardieu en Russie, un petit rappel des faits : Free (aka le gentil FAI) a sournoisement déployé un bloqueur de pub dans le firmware (sorte d’OS) de sa box de dernière génération. Ce petit truc joyeux est activé par défaut, n’a été accompagné d’aucune communication et n’autorise aucun autre contrôle que « ON / OFF »…

Maintenant le problème (si tant est que cela en soit un) soulevé par la majorité des gens qui hurlent : il y a plein de sites qui vivent de la pub pour fournir leurs contenus gratuitement, des régies qui vont mourir, et peut-être aussi des bébés phoques… fuck !

Oui mais ça je m’en fous… Depuis le temps que l’on reproche aux « industries du divertissement » de ne pas se renouveler devant un marché qui change le retour de baton est presque succulent de truculence…

Le vrai problème du coup est uniquement démocratique (même si je trouve le mot un peu lourd pour l’occasion) : Free est juge et partie dans l’histoire. Il décide de ce qui est bloqué alors même qu’il a des intérêts évidents dans l’histoire. Si tout était bloqué, sans aucune exception comme c’est le cas actuellement, et que l’option était désactivée par défaut, activable simplement par l’utilisateur qui garderait une forme de contrôle dessus et que Free communiquait massivement dessus pour pousser ses clients à s’offrir un Internet lavé de toutes ses pubs on dirait quoi ?

En l’état la seule chose que je vois, si le service devait se maintenir et sortir de l’état de beta, c’est une solution qui apporte une forme de valeur ajoutée à l’utilisateur. Il ne faut pas se mentir : aucun utilisateur lambda n’aime ou ne comprend le pourquoi des pubs.

L’état de fait est devenu celui-ci : la pub gêne et depuis toujours la réponse des éditeurs est la même « oui mais on a pas le choix pour continuer à fournir du contenu gratuit ». Bah voilà ma réponse à ce nouveau rebondissement : on n’a plus le choix que de trouver une nouvelle solution, même si l’option était discontinuée demain (ce qui est plus que probable) une partie de la population a découvert dans la bataille qu’il est possible de se débarasser de la pub… Et ce même sans intervention de Xavier Niel…

Plus le temps avance, plus les évenements s’accumulent et plus la nécessité de jeter ce bon vieux Internet pour reconstruire quelque chose de moins contrôlable, plus décentralisé et résilient se font sentir… Tous les coups portés contre le Net que l’on connait à l’heure actuelle va en ce sens et j’ai hâte de voir ce qui renaitra des cendres du phoenix quand tous ces sauvages auront fini de lui cramer la gueule.

« Un monde meilleur » grace au Net ? #26acts

Hier je me faisais l’écho de la morosité ambiante qui amène les gens à se tourner les uns contre les autres, j’avais par ailleurs retrouvé beaucoup de ce que je pense à ce sujet dans l’article de David Abiker que j’ai oublié de relayer. Mais comme je n’aime pas regarder un verre à moitié vide sans chercher une tireuse à bière pour essayer de le remplir, le hasard (bon ok la théorie du chaos) a fait que je suis tombé sur une initiative que je veux relayer aujourd’hui : #26acts.

Vous aurez compris qu’il s’agit là encore d’un hashtag twitter (fucking société 2.0) mais cela va bien au delà…

Suite à la tuerie de Newtown, et comme c’est souvent le cas à la suite de tragédies (mon côté verre à moitié plein là), un certain nombre de bonnes idées ont émergé. Je vous avais parlé de Michael Moore qui avait décidé de relayer une version piratée de son film bowling for columbine (avec le dénouement hollywoodien que l’on sait) pour qu’il soit utile dans la réflexion qui devrait suivre, mais il y a mieux…

Pay it foward (un monde meilleur en français dans le texte) est un film, basé sur un roman du même nom, qui vient de souffler sa 12e bougie. Kevin Spacey, le visage brûlé pour l’occasion au 2e degré, y incarne un prof de sixième qui demande à sa classe de plancher sur un moyen pratique de rendre le monde meilleur. La solution du môme que l’on suivra pendant le film est de rendre des services à 3 inconnus en leur donnant pour instruction d’eux mêmes relancer le mouvement en accomplissant à leur tour trois bonnes actions et en faisant passer le message. Je vous fais pas le synopsis, je suis sur que le vidéofutur du coin (lisez The Pirate Bay) vous en dira bien plus que moi sur le film !

La réalité a depuis pris le pas sur la fiction, 12 ans après, lorsqu’une présentatrice de la chaine américaine NBC, Ann Curry, a lancé le mouvement #26acts basé sur le même principe mais appliqué sur 26 gestes de gentillesse en hommage aux 26 victimes de la tuerie. Du haut de son million+ de followers twitter elle a donc réussi à embarquer une quantité assez importante de gens autour de ce principe simple et qui fait du bien par où il passe (littéralement).

Alors c’est peut-être mon côté bisounours mal rasé mais quand j’ai découvert l’initiative j’ai eu un rictus d’enfant innocent et vu dans ma tête la fameuse phrase « faith in humanity restored » qui se fait de plus en plus rare ces derniers temps dans mon crane torturé par l’actualité. J’ai du coup relayé le truc sur twitter pour n’avoir quasiment aucune réaction… Sauf une, de taille :

 

Et là je me dis pourquoi pas ? C’est finalement pas un truc trop compliqué à faire, ça fait du bien autour de soi et même égoïstement ça fait toujours un peu plaisir aussi de faire le bien…

J’ai eu beau chercher sur la toile francophone je n’ai rien trouvé sur le sujet. Il y a donc tout à bâtir et pour une fois on pourrait importer un truc américain intelligent en moins de 2 ans (arrêtez de mettre des converse par contre, c’est laid). Je n’ai pas un million de followers, je ne pourrai pas faire grand chose sans vous alors, êtes vous partants ?

#26acts act 1 : relayer le mouvement en France 🙂

Des propos dérangeants sur Twitter ? La faute à l’Internet !

Ce fut court, ce fut bref, mais face au déferlement, sur twitter, des hashtags de mauvais gout tour à tour racistes ou homophobes notre gouvernement s’en remet aux bonnes vieilles solutions du précédent : le bouc émissaire Internet.

 

Scéance de rattrapage…

Parce que vous n’étiez probablement pas autant à vous occuper de la France que de vos carrières je me permet de redire ce que moi comme beaucoup avons défendu des années durant, couillons de citoyens que nous sommes, intéressés avant tout par la solution et non par qui la metra en place… Mes chers politiciens (de gauche maintenant, il parait), sachez qu’Internet n’a pas d’identité, pas plus qu’il n’a de conscience, pas plus qu’il n’est mauvais, con ou personifiable. Internet finalement est un outil qui ne prend de sens que lorsque ses utilisateurs s’en saisissent. Il est le reflet de ce que chacun de nous en fait, pas le contraire.

Lorsqu’un con écrit une connerie sur une feuille ce n’est ni la faute du papier ni celle de la plume si le con est con. Si par malheur le con a la bonne idée de photocopier ce papier et l’envoyer par la poste aux 25000 premières adresses des pages jaunes… C’est la faute de qui du coup ? Toujours du con non ?

Alors à quoi bon envisager de contrôler l’incontrôlable ? Pourquoi essayer, avec probablement de bonnes intentions quoi qu’elles fussent tout de même un peu ridicules, de nuir à un des vecteurs principaux de l’économie en cette période de crise, un des seuls moyens d’expression qui donne à tout un chacun la même chance face à l’autre de faire valoir ses idées, un outil de découverte et d’enrichissement culturel personnel et sociétal majeur ?

Parce que c’est la solution la plus simple, celle que l’on peut brandir sur TF1 en prétendant y avoir réfléchi des heures avec les principaux intéressés pour arriver à un paquet surprise DPI : censure et surveillance. Parce que trouver une vraie solution, fut-elle évidente dans ce cas, serait couteux et instruirait les malheureux qui se rendraient compte de la faiblesse du système actuel et du rôle qu’ils pourraient y jouer s’ils passaient moins de temps à s’en remettre à vous, nos chères élites salvatrices ?

La vraie solution passe par une vraie compréhension du problème

S’il y a une recrudescence des propos de ce type sur twitter c’est bien sûr un peu parce que cela semble plus facile… Mais peut-être un peu aussi parce que l’homophobie ou le racisme, et plus largement la confrontation à la différence quelle qu’elle soit, est en recrudescence elle même. Que de plus en plus de gens sont séduits par ces idées ou de moins en moins gênés à les exprimer, publiquement ou non.

Dans les deux cas ce ne sont pas non plus de vrais problèmes au sens le plus libre du terme : jusqu’à preuve du contraire il est autorisé de penser même les plus absurdes conneries et pire encore, de les dire… et c’est même plutôt deux bonnes choses les libertés de pensée et d’expression non ? C’est très triste par contre…

Du coup les interwebz donnent une tribune aux cons aussi. Mais l’avantage de la liberté d’expression est aussi de dévoiler plus vite encore la pensée de certains. Je sais pas vous, mais moi je commence même à trouver cela carrément génial !

Alors quel est le vrai problème ? Mais il est des plus simples : ces haines sont des symptomes elles aussi, des symptomes de choses mais surtout de gens qui vont mal. Comme vous avez trouvé l’Internet comme bouc émissaire, certains ont trouvé les gens différents, les différences, pour passer leurs soucis… C’est même d’une simplicité si enfantine que cela pourrait paraitre intelligent (bon en fait ça l’est pas) !

le chômage ? trop d’immigrés !

trop d’immigrés ? pas assez de français, la faute à ces gays qui se reproduisent pas !

le déficit ? les pauvres dans l’assistanat ou les riches qui s’exilent !

la météo ? Sophie Davant ?!

Et au milieu de tout ça on continue à nous abreuver de merde à la télé, de gossip inintéressant dans les « journaux », et de gamins payés par nos impots à se comporter comme une classe de maternelle au palais Bourbon…

S’il y a un outil par lequel la morosité peut s’évacuer c’est bien le net ! (ou l’exil, encore que je sois pas convaincu que ce soit beaucoup mieux ailleurs… mieux oui, c’est sur le beaucoup que j’ai un doute) Ne nous censurez pas, encouragez nous… Pas trop, je vous vois venir avec vos gros sabots et vos « régulations positives », juste ce qu’il faut pour que la culture puisse s’épanouir, les emplois se créer, les discussions se nouer, … bref déléguer au Net une partie du rôle de la société que vous n’arrivez plus à encourager dans les rues mais qui se fait naturellement sur le réseau.

Quand un créateur se fait déposséder du droit de partager…

Suite à la tuerie de Newtown (sur laquelle je ne reviendrai pas) Michael Moore, connu pour ses positions contre le port d’armes aux USA et particulièrement pour son film Bowling For Columbine qui faisait suite, en 2002 à une tuerie similaire, a encouragé via twitter les internautes à consulter son film uploadé « illégalement » sur Youtube… Sauf que…

Lorsque l’on essaye de clicker sur ledit lien aujourd’hui on a le droit au magnifique message suivant :

This video contains content from mgm and UMG, one or more of whom have blocked it on copyright grounds.

Je vous laisse chercher qui sont MGM ou UMG et imaginer le rôle philosophique, décisionnel, … non je déconne ils ont juste foutu du pognon et comptent bien sur la tuerie récente pour dopper les ventes, le contraire de ce que Moore, qui lui a écrit, réalisé et joué dans son film souhaitait :

Exemple isolé ? Réel renouveau ? L’avenir le dira… Mais pour le moment fait clairement scandaleux à mon humble avis !