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IPFuck est maintenant disponible sur chrome / chromium

Une petite brève pour vous annoncer le portage d’IPFuck sur Chrome / Chromium par @Xafear (qui gagne une mousse pour la peine). Cela faisait un certain temps qu’un certain nombre de personnes l’attendaient (à commencer par moi à vrai dire) et @Xafear l’a fait… Merci à lui donc !

Pour ceux qui n’en ont pas entendu parler avant, IPFuck c’est ce petit outil qui fait chier les developpeurs web et qui m’avait valu pas mal d’incompréhension à sa sortie de sorte que j’ai du ré-expliquer le principe et l’intérêt du bébé.

Aujourd’hui le module sur Firefox (renommé IPFlood à la demande de Mozilla) est utilisé par plus de 14.000 personnes quotidiennement et a été téléchargé plus de 135.000 fois (oui, non moi non plus j’y crois pas).

Bref IPFuck sur Firefox c’est toujours ici : [IPFuck pour firefox]
Et maintenant sur Chrome / Chromium, c’est ici : [IPFuck pour chrome / chromium]

Et pendant que j’ai l’admin de ce blog ouverte je vais en profiter pour vous annoncer aussi la création de Acs Trigger que l’ami @Neosting m’avait demandé il y a un certain temps aussi et qu’il présente mieux que moi ici (indice : accessibilité).

Peut-on rire de tous, tout, du pire ?

Peut-on rire de tout ? La question revient de plus en plus ces derniers temps entre les caricatures de Charlie Hebdo il y a quelques semaines, le (bad) buzz du week-end dernier sur Twitter : le hashtag #卐卐卐 finissant en trending topic, puis celui d’aujourd’hui mettant cette fois-ci le hashtag #unbonjuif à la même place…

L’indignation est de rigueur, les gens hurlent (dans les trois cas précédement cités au moins) les articles pleuvent mais il me semble que personne ne prend la mesure de ce dont on parle ici réellement, du « problème » de fond.

Les blagues racistes j’en fait, souvent, elles sont même de celles qui m’amusent le plus (et vous pouvez y aller sur les portugais, j’ai tout entendu) mais je ne permettrai jamais de les faire en public, sur Twitter ou sur mon blog ou n’importe où ailleurs sur le Web qui, pour rappel, est un espace public – et cela est valable aussi si votre compte twitter est protégé ou si l’on parle de facebook et que votre compte y est « protégé »…

Mes blagues racistes (ou pire, ceux qui me connaissent sauront de quoi je parle (épinards ?)) je les réserve au cercle privé, à mes amis, à ceux que je connais et que je sais que je ne vais pas offenser, vexer, blesser… Ceux qui savent qu’il s’agit là de blagues en bonne intelligence et qui souvent me répondront par une autre horreur du même type.

Alors certains vont me dire que je m’autocensure. La réponse est oui, non, les deux mon capitaine. Comme souvent il est impossible de répondre à cette question de façon binaire et heureusement. Je suis venu à l’hacktivisme par la porte de la lutte contre la censure, depuis des années maintenant je travaille sur le sujet ici, ailleurs, partout où je peux être. Cela n’empêche pas de prendre en considération les autres avant d’ouvrir sa gueule.

Reste le cas de Charlie Hebdo et des caricatures. J’ai déjà longuement écrit à ce sujet mais le message que je délivre ici est presque aux antipodes de ce que j’ai écrit à l’époque… Tout simplement parce que Charlie est, normalement, suffisament identifié pour que l’on ne puisse pas les suspecter de faire cela pour blesser, vexer ou offenser (il semble y avoir eu une erreur de calcul à ce niveau mais peu importe, le principe reste bon). Et si demain Charlie déversait le même torrent de conneries que celles que l’on a pu voir fleurir ces deux derniers week-ends sur les juifs personne ne les suspecterai d’avoir une dent contre cette religion en particulier : ils n’aiment personne ! C’est leur rôle !

Loin de créer une élite ayant le droit aux blagues racistes, il me semble qu’ils ont le devoir de lever les tabous et de faire en sorte que l’on vive suffisament bien entre nous pour que l’on puisse demain balancer des blagues sur quelque communauté que cela soit et que personne ne se pose de question sur le fait qu’il s’agit là d’humour et uniquement de cela… Les pauvres, il y a du boulot et je n’aimerai pas être à leur place !

 

Liberté d’expression, suite ?

J’ai un peu bâclé mon article d’hier sur l’affaire Charlie Hebdo VS le monde entier pour la simple raison que je n’avais pas poussé ma réflexion assez loin faute de temps. Bien que je continue à soutenir ce que j’ai pu écrire hier, aujourd’hui est un nouveau jour et le temps, comme l’avis de beaucoup de monde lu depuis, me sont parvenus et je souhaite continuer sur le sujet :

Pourquoi cette question ?

Je peux me tromper, cela m’arrive souvent et j’aime cela mais après réflexion la lecture que j’ai de ces caricatures et surtout de la démarche (avouons le tout de suite : lesdits dessins sont loin d’êtres les meilleurs publiés dans le journal) est la suivante :

On parle ici de gens intelligents, sachant très bien à quoi ils s’exposent en publiant des dessins de ce type dans ce contexte, qui le font sous prétexte de la liberté d’expression. Mais plus que la démarche, ce sont les réactions qu’il faut regarder…

La classe politique est divisée, les médias y vont de leur commentaire, les twittos hurlent qui à l’outrage, qui a l’encouragement, … Bref on aime, on déteste, on manifeste le fait que l’on va l’ignorer… Mais on en parle !

Et bordel ce que ça fait du bien de parler ! D’aborder un sujet, d’essayer d’avancer sur ledit sujet et pour certains de se révéler dans la précipitation (comme je l’ai fait hier – mea culpa).

D’un tabou stérile émergent des compromis, certains sortent d’une auto-censure désavouée pour soutenir la cause de Charlie et d’autres se révèlent plus cons encore que l’on ne le pensait (j’ai le droit, elle a dit qu’elle était pour la liberté d’expression).

Etrangement, les commentaires sous les articles de la presse grand-public (lisez-les c’est souvent ce qu’il y a de plus instructif) sont bien moins stupides que d’habitude, les gens revendiquent un avis, l’étayent et ne se réfugient pas dans une posture pré-conçue par un parti. En fait ceux dont l’avis est le moins construit sont justement les politiques !

Malheureusement beaucoup se sont aussi sentis offensés par la démarche de Charlie et j’ai lu aussi avec beaucoup d’attention toutes ces manifestations de tristesse, dégout, colère… Mais jamais de haine, déraison, …

Plus les publications affluent et plus je me dis que la liberté d’expression (ou de blasphémer comme disent certains) a été utilisée en prétexte à l’ouverture d’un débat, de discussions qui pourraient tous nous rapprocher, permettre à certains de connaitre l’islam par un autre prisme que le JT de TF1 et ses amalgames douteux…

On nous avait promis la fin du monde après la publication de ces dessins, et si on leur donnait tort et qu’on essayait d’avancer à la place. Pour que ces caricatures ne soient pas les dernières mais le point charnière qui marquerait le passage à une société où l’on ne craint pas ce qui est différent et l’on vit avec et de nos différences, ensemble !

A bon entendeur !

EDIT: Le monde a réalisé une interview de Charb et d’une partie de la rédaction qui me semble aller dans le sens que je décris ici.

Charlie Hebdo, prophète de la liberté d’expression ?

Ce matin j’ai, comme beaucoup je pense, acheté la dernière édition du journal satirique Charlie Hebdo. Je l’ai feuilleté et ai publié une photo sur Twitter qui a été reprise un certain nombre de fois. L’heure est venue d’expliquer pourquoi et dans quelle mesure je soutiens (ou pas) la démarche du journal.

D’abord je vais clarifier un point tout de suite pour les lecteurs qui tomberaient sur cet article sans avoir rien lu de moi par le passé : je ne suis pas raciste, je me fous de la religion, mais respecte toute croyance et tout croyant. Je ne veux pas m’ériger en donneur de leçon ou prétendre apporter un point de vue qui mette tout le monde d’accord – juste le mien, dans toute mon humilité.

Est-ce que ces caricatures (bon enfant, mais mises dans le contexte actuel plutôt graves) étaient nécessaires ? La réponse à cette question ne peut tenir en un « oui » ou un « non » – quel que soit le point de vue.

D’un côté nous avons une figure sacrée pour une part considérable de la population et dont la représentation (par un croyant !) est interdite. De l’autre la peur de tomber dans le tabou pour tous. Doit-on respecter les croyances de tous : oui. Doit-on s’interdire ce que d’autres se sont interdit : non, à moins d’être convaincu soi-même.

Le risque au final, du point de vue du journal, est de tomber dans un obscurantisme qui brimerait une partie de la population pour en respecter une autre. La démocratie pure et appliquée comme un robot voudrait en effet que celui qui gagne est celui qui est le plus nombreux : « les musulmans ne sont pas 51% de la population donc on peut y aller ! » – Ce serait bien sûr débile…

A l’inverse je comprends ceux qui pourraient se sentir offensés par ces images et mises en scène mais les supplie de lire l’encart publié justement ce matin qui précise bien à qui se destinent ces caricatures : aux extrémistes et aux obscurantistes.

Si d’autres se sont senti offensés par la démarche ou les dessins c’est que Charlie a raté son coup ou que ces autres n’ont pas accordé assez d’attention au contexte dans lequel étaient publiées ces images.

Je connais nombre de musulmans qui sont les premiers à être désespérés par les dérives de gens qui disent partager la même foi qu’eux et qui, au nom de cette foi, vont commettre des actes qui résultent uniquement en une « diabolisation » de tous les croyants et leurs croyances…

Bref, le débat est ouvert sur la question du « fallait-il » – pour ma part je pense que oui, il était du devoir de Charlie Hebdo de revendiquer sa ligne éditoriale et de ne pas se laisser condamner par le tabou quitte à offenser au passage certains qui ne sont pas visés mais auraient mal compris le message.

Le seul bémol que j’apporterai à ceci est que cela ne devrait pas être vendu, mais distribué gratuitement, sur Internet par exemple, pour éviter que le journal ne soit taxé de choquer pour gagner de l’argent…

We don’t need no regulation

Depuis ce matin la nouvelle qui défraie la chronique de notre microcosme est ce rapprochement qui apparait désormais de plus en plus certain du CSA et de l’ARCEP dans le but de réguler Internet.

Des alternatives intéressantes sont proposées de ci de là, mais toutes ont le même défaut : elles partent du principe qu’Internet a besoin de régulation.

Je m’inscris en faux sur ce point et trouve cette approche dangereuse à court ou moyen terme. La régulation implique le contrôle et le contrôle sur la liberté d’expression absolue comme mesurée n’est jamais très bon, surtout lorsqu’exercé par l’Etat. Des exemples à l’étranger mais aussi en France sont malheureusement là pour comforter cette position…

A l’inverse, ce qui menace réellement Internet, en ce moment et depuis quelques années, c’est justement ce contrôle, cette centralisation et la censure ou les atteintes à la concurrence qui en découlent. Ce sont les lobbys qui pour défendre des intérêts privés font plier les politiques au détriment de la majorité. Ce sont les pays qui ont le contrôle sur leur Internet et s’en servent pour traquer des opposants…

La réponse à celà est évidente : la neutralité du Net. Cette réponse est déjà sur le bureau de ceux qui aujourd’hui envisagent le chemin inverse et mettent ainsi en péril à la fois notre liberté mais aussi un pan chaque jour plus considérable de l’économie.

Aussi aujourd’hui je vous propose de faire passer un message et de clamer haut et fort votre refus de voir votre outil de travail, votre lieu d’expression, d’accès à l’information, … censuré, contrôlé, démantelé par un Etat déjà beaucoup trop présent dans tous les autres vecteurs qui permettent d’accéder à une fraction de ce que permet Internet. Je vous propose simplement de dire non, nous n’avons pas besoin d’être régulés…

Dès ce soir je vais faire parvenir un exemplaire papier du célèbre livre libre Temporary Autonomous Zone – par Hakim Bey (à lire si vous ne l’avez pas déjà fait) au ministère et à destination de Fleur Pellerin. Je vous encourage à faire de même afin de nous assurer que lecture en soit faite et que la décision qui découlera de ces consultations soit éclairée par un point de vue alternatif…

Pour ce faire rien de plus simple, commandez le livre en ligne (il est libre donc ne coute pas très cher) et faites le livrer à :

Ministère du Redressement productif
A l’attention de Fleur Pellerin
139, rue de Bercy
75572 Paris Cedex 12

Avec un peu de chance on aura le droit à une twitpic… et une décision éclairée ?

NB : article écrit en écoutant une certaine chanson de Pink Floyd ayant inspiré le titre…

Edit : done :