A mon grand étonnement j’ai appris il y a peu que certaines personnes considéraient le Parti Pirate comme une organisation « anti-artiste ». Si je ne peux m’exprimer sur ce point au nom du PP ici je tiens à témoigner de ma vision personnelle des choses, en tant que pirate assumé.
Aujourd’hui on utilise le mot pirate à tout va, là où le mot était utilisé pour désigner une personne qui tue, viole et pille il y a quelques décennies les lobbies divers et variés de l’industrie ont réussit à détourner la signification pour que le terme soit à applicable à presque tout un chacun.
Mais qu’est ce qu’un pirate ?
Un pirate (actuel) est quelqu’un qui veut profiter de la culture telle qu’elle existe sans pour autant passer systématiquement à la caisse. Cet acte peut avoir plusieurs raisons qui à elles seules pourraient faire l’objet d’un article, mais le fondement est là : un pirate est un public.
Pour ma part j’achète des livres presque au kilo, je télécharge de la musique, des séries et de films de façon très régulière (en tout cas quand mon emploi du temps me le permet), je vais à des concerts, des expos, des représentations de théâtre… Bref j’aime l’art !
Je l’aime tellement qu’une grosse part de mon budget passe effectivement là dedans et que j’y consacre une grande partie de mon temps, que je pourrai passer tout autrement à boire et faire la fête avec des amis…
Qu’est-ce que l’art ?
L’art est un synonyme de la création, c’est une notion qui peut désigner à peu près n’importe quoi qui ait été créé pour divertir et pas pour assouvir un autre but.
Ceux qui créent sont parfois appelés des artistes (certains rejètent ce terme), mais ce n’est pas cela qui est important à la base : c’est l’art en lui même.
Ainsi lorsque l’on promeut un accès pour tous à l’ensemble de l’art on pense avant tout au public, mais l’essence de l’art étant de divertir (ce qui ne peut être fait sans public) les artistes en profitent par extension en trouvant un public. Et là où le législateur va penser à un type d’artiste en particulier nous souhaitons que tous, qu’ils soient signés ou non, qu’ils aient envie de l’être ou non, … aient leur chance face au public et ce, sans avoir à passer par des intermédiaires qui ont tout intérêt à limiter l’offre pour en garder le contrôle.
Peut-on décemment considérer que quelqu’un qui fait passer la création avant le créateur (toutes proportions gardées) soit contre ledit créateur ? Et cette question prend encore plus de sens lorsque l’on considère le fait que l’art a besoin d’un public et que de plus en plus d’artistes n’auraient pas trouvé leur public sans les bienfaits du piratage !
Enfin, en réduisant les pirates au simple partage des œuvres on oublie que ce sont aussi eux qui réfléchissent à un nouveau modèle de financement de la culture qui serait plus juste pour le public mais aussi et surtout pour les artistes qui sont actuellement piratés par les intermédiaires !